La tension ne retombe pas en Tanzanie. Au lendemain du scrutin présidentiel du 29 octobre, de violentes manifestations ont éclaté dans plusieurs villes, notamment à Dar es Salaam et Arusha, plongeant le pays dans un climat d’incertitude politique.
Selon des témoins cités par Reuters, les forces de l’ordre ont eu recours à des tirs à balles réelles et à des gaz lacrymogènes pour disperser les foules. Les affrontements ont éclaté après que plusieurs partis d’opposition ont dénoncé l’exclusion de leurs candidats de la course électorale, pointant du doigt un processus “verrouillé d’avance” en faveur de la présidente Samia Suluhu Hassan.
Un couvre-feu nocturne a été instauré dans la capitale économique, tandis que l’accès à Internet reste fortement perturbé, rendant difficile la communication et la diffusion d’informations indépendantes.
Des bilans contradictoires circulent sur les pertes humaines : le militant des droits humains Tito Magoti évoque au moins cinq morts, tandis qu’une source diplomatique citée par Reuters parle d’une dizaine de victimes rien qu’à Dar es Salaam.
Cette flambée de violence rappelle les tensions post-électorales qu’avait connues le pays en 2020, lorsque plusieurs opposants avaient été arrêtés et les rassemblements publics interdits.
Alors que la présidente Suluhu Hassan se félicite d’un scrutin “transparent et pacifique”, l’opposition réclame déjà un recomptage des voix et la libération immédiate des manifestants arrêtés.
Le calme reste précaire dans plusieurs grandes villes où la police a été massivement déployée.


