Portée disparue depuis le 22 novembre, l’activiste togolaise Amavi Katanga a finalement été retrouvée. Selon des sources concordantes, elle se trouve depuis le 4 décembre à la prison civile de Lomé. Cette révélation met fin à plus d’une semaine d’incertitude et confirme les inquiétudes exprimées par les défenseurs des droits humains.
D’après les informations recueillies, Amavi Katanga aurait été interpellée par les forces de sécurité togolaises en même temps qu’un autre citoyen, identifié sous le prénom de Saddath. Aucune communication officielle n’a été faite concernant les raisons de leur arrestation, laissant planer de nombreuses interrogations.
Plusieurs sources proches du dossier évoquent des accusations de « trouble à l’ordre public » et « appels au soulèvement », des charges fréquemment retenues contre les militants politiques. Ce sont les mêmes motifs qui avaient conduit à l’arrestation de Grâce Koumayi, autre figure de la contestation, incarcérée depuis octobre.
L’Association des victimes de torture au Togo (ASVITTO) avait tiré la sonnette d’alarme après la disparition de Katanga, évoquant une surveillance constante dans son quartier de Dagué. Certains habitants avaient rapporté la présence d’individus en civil observant les allées et venues de la militante dans les jours précédant son arrestation présumée.
Pour l’ASVITTO, les circonstances confirment la thèse d’une disparition forcée. Sa réapparition en détention, sans procédure légale connue, ne fait qu’alimenter les inquiétudes.
Amavi Katanga n’est pas une inconnue pour les autorités. Elle avait déjà été arrêtée lors d’une manifestation pacifique à Lomé le 6 juin dernier, avant de dénoncer publiquement des actes de torture subis en détention. Ces accusations n’avaient donné lieu à aucune enquête officielle.
Son retour en prison suscite aujourd’hui de vives réactions dans la société civile, qui y voit un nouveau signe de la fragilité de la liberté d’expression au Togo. Pour de nombreux militants, son cas incarne le sort réservé à ceux qui osent critiquer le pouvoir.











