Le Cameroun entre dans une zone de turbulences politiques. Deux jours après le scrutin présidentiel du 12 octobre, Issa Tchiroma Bakary, figure de l’opposition et ancien ministre du régime Biya, a revendiqué une “victoire écrasante”, appelant le président sortant Paul Biya à « accepter la volonté du peuple ».
« Le peuple a choisi et ses choix doivent être respectés. Le temps de la peur, de la manipulation et de faux calculs est révolu », a-t-il déclaré à Yaoundé.
Colère du gouvernement
Quelques heures plus tard, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a qualifié ces déclarations d’« illégales et criminelles », rappelant que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats officiels.
Le gouvernement a également averti contre toute tentative de déstabilisation, promettant de « faire respecter la loi ».
Résultats attendus
Selon Elections Cameroon (ELECAM), la compilation des votes se poursuit dans plusieurs régions, dans un contexte de fortes tensions et de soupçons d’irrégularités. Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 26 octobre pour publier les résultats définitifs.
Issa Tchiroma, du pouvoir à l’opposition
Ancien ministre et fidèle de Paul Biya, Issa Tchiroma (76 ans) s’est détaché du régime pour porter un message d’alternance pacifique et de renouveau démocratique. Il est soutenu par plusieurs partis et mouvements citoyens.
Face à lui, Paul Biya, 92 ans, brigue un huitième mandat après plus de quatre décennies au pouvoir.
Alors que le président sortant reste silencieux, le Cameroun retient son souffle, partagé entre espoir de changement et crainte d’une crise post-électorale.


