Le chef de la junte malienne, le général Assimi Goïta, a procédé à un important remaniement au sein de l’armée, limogeant trois hauts gradés dans un contexte de reculs militaires face aux groupes jihadistes actifs dans plusieurs régions du pays.
Parmi les promus figure un officier aguerri du terrain, désormais chargé de redresser la situation sur le front.
Un nouveau chef d’état-major de l’armée de terre
Le général Toumani Koné, ancien chef du théâtre des opérations à Sévaré, dans le centre du Mali, est nommé chef d’état-major de l’armée de terre.
Connaisseur du terrain et des réseaux jihadistes, il est réputé capable d’“identifier les chefs du Jnim les yeux fermés”, selon une source militaire citée à Bamako.
Cette nomination est perçue comme une tentative du pouvoir de remettre en ordre de bataille une armée fragilisée, confrontée à une série d’attaques et de blocus imposés par les jihadistes, notamment sur les approvisionnements en carburant.
D’autres nominations stratégiques
Deux autres généraux rejoignent le haut commandement :
- Élisée Jean Dao, nouveau chef d’état-major général adjoint des armées, ancien ambassadeur du Mali au Gabon et en Chine, et proche du ministre de la Défense ;
- Sambou Minkoro Diakité, promu chef de la sécurité militaire, chargé d’améliorer la performance opérationnelle des forces.
Tous trois sont issus de la Garde nationale et majors de leur promotion, signe d’un recentrage du commandement sur les profils considérés comme les plus loyaux et expérimentés.
Un contexte de crise persistante
Ces limogeages interviennent alors que la situation sécuritaire reste préoccupante.
Les forces armées maliennes font face à une recrudescence des attaques du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) et d’autres factions affiliées à Al-Qaïda, notamment dans le centre et le nord du pays.
Depuis plus d’un mois, les jihadistes ont imposé un blocus sur le carburant, aggravant la pénurie et les conditions de vie des populations civiles.
Pour certains observateurs, la nomination de Toumani Koné pourrait signaler la volonté du pouvoir de privilégier une approche plus opérationnelle, tandis que d’autres s’interrogent sur la possibilité d’une stratégie combinant action militaire et dialogue localisé.


