Le géant français de la logistique, Vincent Bolloré, se retrouve à nouveau dans la tourmente judiciaire. La cour d’appel de Paris a rejeté la majorité de ses recours dans le cadre de l’enquête pour « corruption d’agent public étranger » et « complicité d’abus de confiance » liée à ses activités en Afrique de l’Ouest, notamment au Togo.
Cette décision ouvre désormais la voie à un renvoi devant le tribunal correctionnel.
Un long bras de fer judiciaire
La procédure, initiée par le Parquet national financier (PNF), porte sur des soupçons d’avantages indus accordés à des responsables togolais pour obtenir la concession du port de Lomé au groupe Bolloré Africa Logistics.
En 2021, l’homme d’affaires avait tenté une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) – équivalent du plaider-coupable – avant que la juge ne la rejette, estimant la peine proposée « inadaptée ».
Depuis, les avocats de Bolloré plaident une atteinte à la présomption d’innocence, arguant que la médiatisation de cette tentative de CRPC a biaisé la procédure. Mais l’arrêt du 6 novembre 2025 met un terme à la plupart de leurs contestations, ne retenant que la suppression formelle des références à cette comparution avortée.
Vers un procès retentissant
Le milliardaire breton, qui conteste l’ensemble des accusations, pourrait désormais être jugé pour corruption d’agent public étranger, une infraction passible de dix ans d’emprisonnement et d’une lourde amende.
Le juge d’instruction doit encore décider d’un éventuel renvoi devant le tribunal correctionnel, une étape qui pourrait ouvrir un procès hautement symbolique pour les relations entre les grandes entreprises françaises et l’Afrique.


