Cinq jours seulement après la formation du premier gouvernement de la Ve République, le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a procédé, ce lundi 13 octobre 2025, à la nomination de trois nouveaux ministres rattachés directement à la Présidence du Conseil.
Ces décrets, rendus publics dans la matinée, confirment le renforcement du premier cercle présidentiel, avec le retour de trois figures bien connues de la scène politique togolaise :
Général Damehame Yark, nommé ministre, directeur de cabinet du Président du Conseil ;

Pascal Bodjona, nommé ministre conseiller du Président du Conseil ;

Edem Kokou Tengué, également ministre conseiller du Président du Conseil.

Trois retours symboliques au cœur du pouvoir
Ces nominations marquent le retour en force de personnalités expérimentées de l’administration et de la politique togolaises.
Le général Damehame Yark, ancien ministre de la Sécurité et de la Protection civile pendant plus d’une décennie, retrouve ainsi une place stratégique au sein du dispositif présidentiel.
De son côté, Pascal Bodjona, ancien ministre de l’Administration territoriale et ex-directeur de cabinet de la Présidence, il conserve son poste de Ministre conseiller spécial .
Enfin, Edem Tengué, ex-ministre de l’Économie maritime, retrouve également les cercles de décision, fort de son profil technocratique et de sa connaissance des questions économiques.
Une Présidence du Conseil qui s’affirme
Ces trois postes ministériels viennent compléter le dispositif exécutif issu du remaniement du 8 octobre, qui comptait déjà 27 ministres et 10 ministres délégués.
Avec ces nominations, le gouvernement passe désormais à 30 membres, dont trois directement rattachés à la Présidence du Conseil, sans portefeuille sectoriel spécifique.
Ce choix illustre la volonté de Faure Gnassingbé de renforcer la coordination politique et administrative autour de lui, dans une Ve République où le poste de Premier ministre a été supprimé.
La Présidence du Conseil devient ainsi le véritable centre nerveux du pouvoir exécutif, concentrant les fonctions de planification, de supervision et d’arbitrage.
Un signal politique fort
Dans un contexte de réformes institutionnelles et d’attentes fortes de la population, ces nominations sont perçues comme un signal de resserrement stratégique autour de profils à la fois loyaux, expérimentés et technocratiques.
“Faure Gnassingbé veut conjuguer fidélité et efficacité. Ces trois personnalités connaissent les rouages du pouvoir et peuvent accélérer la mise en œuvre du programme gouvernemental”, commente un politologue togolais.
Ce mouvement vient également équilibrer une équipe ministérielle largement renouvelée la semaine dernière, où près de la moitié des ministres étaient de nouveaux visages.
Le nouveau visage du gouvernement togolais
| Éléments clés | Données |
|---|---|
| Nombre total de membres | 30 |
| Dont ministres délégués | 10 |
| Femmes dans le gouvernement | 5 |
| Ministres rattachés à la Présidence du Conseil | 3 |
| Ministres sortants remplacés depuis le 8 octobre | 12 |
| Nouveaux entrants depuis le 8 octobre | 15 (dont 3 nommés ce 13 octobre) |
Une architecture en mutation
Sous la Ve République, la disparition du poste de Premier ministre a conduit à un rééquilibrage institutionnel inédit.
La Présidence du Conseil, dirigée par Faure Gnassingbé lui-même, devient le pivot du nouveau système parlementaire présidentiel, avec des ministres-conseillers et directeurs de cabinet agissant comme courroie de transmission entre la présidence et les départements sectoriels.
Les nominations de Yark, Bodjona et Tengué s’inscrivent donc dans une logique de consolidation du commandement politique au sommet de l’État.


