Le Togo a enregistré une hausse significative de ses dépenses fiscales en 2024. Selon un rapport officiel, le coût budgétaire des allègements accordés aux entreprises et ménages s’est élevé à 164,1 milliards FCFA, contre 143,2 milliards FCFA en 2023, soit une progression de 14,6 %.
Ces dépenses représentent 18,6 % des recettes liquides de l’État et 2,7 % du PIB national, confirmant l’importance des mesures dérogatoires dans la politique économique du pays.
Qu’est-ce qu’une dépense fiscale ?
Il s’agit d’un manque à gagner volontaire pour le Trésor, résultant d’avantages fiscaux (exonérations, abattements, réductions de taux ou crédits d’impôt) accordés à certains acteurs économiques pour stimuler l’investissement, soutenir l’emploi ou encourager des secteurs stratégiques.
En 2024, 695 mesures fiscales dérogatoires ont été recensées, dont 506 ont pu être chiffrées (soit 72,8 %).
La TVA, principale source du manque à gagner
La répartition par type d’impôt montre une forte concentration sur les taxes indirectes :
- TVA : 70,3 milliards FCFA (42,9 %)
- Impôt sur les sociétés : 42,8 milliards FCFA (26,1 %)
- Redevance statistique : 21,5 milliards FCFA (13,1 %)
- Droits de douane : 20,7 milliards FCFA (12,6 %)
- Patente et droits d’accises : 6,8 milliards FCFA (4,1 %)
- IRPP (revenus d’affaires et d’emploi) : 1,4 milliard FCFA (0,8 %)
Les prélèvements nationaux de solidarité et la taxe foncière complètent la liste, avec 0,5 et 0,2 milliard FCFA respectivement.
Les entreprises, grandes bénéficiaires
Les entreprises captent plus de la moitié (50,6 %) des avantages fiscaux accordés par l’État.
Les mesures profitant à la fois aux entreprises et aux ménages représentent 42,7 %, tandis que l’administration publique et les entités d’utilité publique ne bénéficient que de 5,1 % du total.
Un équilibre à trouver entre incitation et mobilisation
Si ces mesures soutiennent la croissance et la compétitivité, elles constituent aussi un manque à gagner important pour le budget national.
L’État doit donc arbitrer entre la stimulation de l’investissement privé et la mobilisation accrue des recettes fiscales, objectif porté par l’Office togolais des recettes (OTR).
Pour 2025, la cible de mobilisation est fixée à 1 208,4 milliards FCFA.











