La tension reste à son comble au Cameroun, où les rues de Douala et Garoua demeurent le théâtre de protestations malgré la proclamation officielle de la victoire de Paul Biya, 92 ans, à la présidentielle du 12 octobre 2025.
L’opposant Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre devenu chef de file de l’opposition, rejette les résultats annoncés par le Conseil constitutionnel et promet de “résister jusqu’à la victoire finale”. “Nous avons remporté cette élection à une large majorité. Cette victoire appartient au peuple camerounais”, a-t-il martelé mardi soir.
Selon le collectif Stand up for Cameroon, au moins 23 personnes ont été tuées depuis le week-end dernier dans la répression des manifestations, des chiffres non confirmés de manière indépendante. Les autorités, elles, dénoncent une tentative de “trouble à l’ordre public” orchestrée par l’opposition. Le ministre de l’Intérieur, Paul Atanga Nji, accuse Tchiroma “d’incitation à la violence et à la rébellion” après avoir proclamé prématurément sa victoire.
Pendant ce temps, la vie reprend timidement à Douala. Les commerces rouvrent, mais les rues portent encore les traces des affrontements : pneus brûlés, carcasses de voitures et débris jonchant les avenues principales.
Cette crise post-électorale met une fois de plus en lumière la fragilité politique du pays, dirigé depuis plus de quatre décennies par Paul Biya, dont la victoire suscite colère et désillusion dans une partie de la population, en particulier chez les jeunes.


