Le Cameroun vit des heures tendues. Depuis jeudi, l’accès à Internet est fortement perturbé à travers le pays, au moment même où la contestation contre les résultats de l’élection présidentielle s’intensifie.
L’organisation indépendante NetBlocks a confirmé sur X (ex-Twitter) une forte restriction de la connectivité, affectant même certains pays voisins.
Internet coupé, colère amplifiée
Pour beaucoup de Camerounais, il ne s’agit pas d’un simple incident technique, mais d’une manœuvre politique pour museler l’opinion publique et étouffer la contestation.
Les opérateurs de téléphonie évoquent un câble sous-marin endommagé, mais cet argument ne convainc guère : le pays dispose encore de trois autres câbles opérationnels, rappellent les internautes.
Un scrutin sous tension
La proclamation officielle des résultats du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025 a été repoussée au 27 octobre par le Conseil constitutionnel, qui a également rejeté les recours visant à annuler le vote.
Pendant ce temps, les deux principaux rivaux revendiquent la victoire : Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis plus de quatre décennies, et Issa Tchiroma, 76 ans, chef de l’opposition.
Alors que les marches pacifiques se multiplient dans plusieurs villes, le RDPC, parti présidentiel, appelle à la patience et au respect des institutions.
Mais sur fond de soupçons de fraude et blackout numérique, le pays retient son souffle à l’approche d’un verdict à haut risque.


