Dix jours après la tentative de putsch du 7 décembre, le président béninois Patrice Talon a enfin brisé le silence. Lors d’une conférence de presse à Cotonou, le chef de l’État s’est confié sur cet épisode marquant, mêlant émotions personnelles, fermeté sécuritaire et défense de sa nouvelle Constitution promulguée le 17 décembre.
« Je suis peiné pour l’image de notre pays »
Le président, visiblement ému, a commencé son intervention par des mots rares :
« Je vais bien, même si mon moral a pris un petit coup. Je suis peiné pour l’image que ceux-là donnent de notre pays. »
Il a tenu à rassurer l’opinion publique tout en rendant hommage à la loyauté de l’armée béninoise, qui a rapidement contenu la tentative de mutinerie.
« Ce n’était pas un coup d’État »
Patrice Talon refuse d’employer le terme de “coup d’État”.
« Un coup d’État suppose qu’une bonne partie de l’armée et du peuple se rallient. Ce n’était pas le cas. »
Selon lui, de jeunes militaires auraient été manipulés “contre leur gré” par les mutins. Le chef de l’État parle désormais de « petits terroristes » et « d’insensés », mais insiste : « Je ne tire aucune conséquence politique de cet épisode. »
Il a même révélé avoir échangé directement avec le chef présumé des mutins, un certain Tigri :
« Nous lui avons dit : “C’est de la folie ce que tu fais.” Il a demandé à ne pas être bombardé avant de fuir. »
Le septennat, un choix assumé
Sur le plan politique, Talon a défendu la réforme constitutionnelle qui porte le mandat présidentiel à 7 ans.
« Cinq ans, c’est trop court », a-t-il affirmé, citant les projets en cours comme Ganvié, Dantokpa ou les routes nationales.
Selon lui, cette réforme vise à donner plus de temps à l’action publique et non à prolonger son propre pouvoir :
« Le septennat n’est pas à mon profit. Il sera au profit du Bénin. »











