Détenue à la prison civile de Lomé, Bikonibiyaté Grace Koumayi, sage-femme et figure politique du parti NET, maintient avoir été victime de violences physiques, de torture et de viol lors de ses précédentes arrestations.
Alors que la gendarmerie nationale togolaise réfute catégoriquement ces allégations, la militante persiste et demande l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale pour établir les faits.
Des conditions de détention fortement contestées
Dans un nouveau message relayé depuis sa cellule, Mme Koumayi revient sur son interpellation du 6 juin dernier, qu’elle décrit comme « brutale ». Elle affirme avoir été conduite à la Brigade de Recherche et d’Investigation, où elle aurait subi des sévices physiques et sexuels.
Elle soutient avoir informé une délégation de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) de ses douleurs persistantes « notamment au niveau du vagin », sans qu’aucune assistance ne lui ait été apportée.
Malgré des menaces qu’elle dit avoir reçues, elle avait publié plusieurs vidéos après sa libération pour témoigner de ce qu’elle qualifiait déjà d’« épreuve morale et physique ».
Le 3 octobre, Grace Koumayi affirme avoir été de nouveau arrêtée, cette fois devant son domicile, par des agents du SCRIC. Elle accuse le chef de l’opération, Sidi Assoh, d’avoir brutalisé son enfant de trois ans lors de l’intervention.
C’est depuis la prison qu’elle dit avoir appris la diffusion sur la TVT d’un communiqué officiel niant toute forme de torture ou de viol. Réagissant à cette version, elle déclare :
« Je suis ici, à la prison civile de Lomé. Que ceux qui veulent voir mes blessures viennent. »
Et d’ajouter, en s’adressant à l’officier qui a relayé la communication officielle :
« Comment une femme peut-elle nier la douleur d’une autre femme ? Où place-t-on son âme lorsqu’on détourne le regard devant la souffrance humaine ? »
Appel à une enquête indépendante
Refusant la version avancée par les autorités, Grace Koumayi exhorte la CNDH à « exercer pleinement son mandat » et à garantir sa sécurité physique, juridique et psychologique.
En grève de la faim depuis 16 jours, elle affirme vouloir continuer son combat « pour la vérité et la dignité humaine ».
Malgré ce qu’elle décrit comme des faits « capables de briser n’importe quel être humain », elle assure garder espoir et croire en un avenir « où les institutions serviront réellement les citoyens ».
« On peut priver un corps de liberté, mais on ne peut pas arrêter une âme éveillée », conclut-elle dans un message adressé à l’opinion publique.











