Les tensions montent entre la direction de SUNU Bank Togo et les centrales syndicales du pays. Ces dernières ont dénoncé, samedi, le licenciement de 42 employés, qu’elles qualifient d’arbitraire et contraire aux lois sociales.
Dans une déclaration commune, la CSTT, la GSA, l’UNSIT et la STT demandent la réintégration immédiate et sans condition des travailleurs concernés, sous peine de déclencher des actions syndicales d’envergure nationale.
Des licenciements jugés injustifiés
Pour les syndicats, la direction de SUNU Bank Togo invoque à tort des motifs économiques pour justifier cette vague de licenciements.
« Le vrai problème de SUNU Bank Togo relève exclusivement de la mauvaise gestion que les employeurs veulent aujourd’hui camoufler », affirment-ils dans un communiqué conjoint.
Selon leurs représentants, ces départs ne sont pas seulement économiques mais politiques et discriminatoires, visant à affaiblir les structures syndicales internes de la banque.
Des figures syndicales parmi les licenciés
La colère des centrales s’explique aussi par l’identité des salariés touchés.
Parmi les 42 employés licenciés figurent plusieurs responsables syndicaux de premier plan : le Secrétaire général du SYNBANK, celui du GSA, ainsi que le porte-parole actuel de toutes les centrales syndicales du Togo.
Une décision que les syndicats perçoivent comme une attaque directe contre la liberté syndicale et les contre-pouvoirs sociaux.
De plus, 27 des employés licenciés sont des femmes, un chiffre que les syndicats brandissent comme la preuve d’un licenciement socialement ciblé et inéquitable.
La banque assume sa décision
Du côté de la direction, SUNU Bank Togo rejette toute accusation de discrimination.
La banque justifie cette décision par une réorganisation interne rendue nécessaire par des difficultés économiques persistantes.
Elle affirme avoir agi dans le respect des lois sociales et promet d’accompagner les salariés concernés dans leurs démarches de reconversion.
Vers un bras de fer social ?
Face à ce qu’elles estiment être une atteinte grave aux droits des travailleurs, les centrales syndicales annoncent déjà la possibilité de grèves et de manifestations dans les prochains jours.
Elles appellent également le gouvernement et l’inspection du travail à intervenir pour faire respecter la législation en matière de licenciement collectif.
L’affaire SUNU Bank Togo pourrait ainsi marquer le début d’un nouveau front social dans le secteur bancaire togolais, déjà fragilisé par la conjoncture.


