Le procès en appel du général Félix Kadangha, ancien chef d’état-major des Forces armées togolaises (FAT), n’aura finalement pas lieu avant février 2026. L’audience, prévue ce lundi matin devant la Cour d’appel militaire de Lomé, a été reportée après à peine trente minutes de séance. Le procureur général a évoqué « l’indisponibilité de plusieurs intervenants essentiels au dossier » pour justifier ce renvoi. La reprise des débats est désormais fixée au 16 février 2026.
Condamné en novembre 2023 à 20 ans de réclusion criminelle, Félix Kadangha purge actuellement sa peine dans le cadre de l’affaire Madjoulba, du nom du commandant du 1er Bataillon d’intervention rapide (1er BIR), retrouvé mort dans son bureau dans la nuit du 3 au 4 mai 2020. Reconnu coupable de complot contre la sûreté intérieure de l’État, de complicité d’assassinat et d’entrave à la justice, le général n’a cessé de proclamer son innocence.
Une défense frustrée par un nouveau report
Les avocats de Kadangha avaient introduit un recours, dénonçant un procès de première instance entaché d’irrégularités, marqué selon eux par des pressions politiques et un manque de preuves. Ils espéraient que cette audience en appel permette une réévaluation complète du dossier, voire une libération provisoire de leur client. Mais aucune plaidoirie n’a pu être présentée ce lundi, aucun témoin entendu. Seule la décision de report est tombée, laissant la défense dans un sentiment d’injustice et de frustration.
Une affaire toujours entourée de mystère
L’affaire Madjoulba demeure l’un des plus grands scandales militaires de l’histoire récente du Togo. Cinq ans après les faits, le meurtre du commandant Madjoulba reste entouré de zones d’ombre. L’enquête initiale avait révélé des tensions internes au sein de l’armée, des rivalités de pouvoir et des dysfonctionnements structurels. Plusieurs officiers avaient été inculpés, mais le général Kadangha demeure la figure la plus emblématique du dossier, condamné à la peine la plus lourde.
Pour ses proches, ce nouveau report ne fait que prolonger une détention qu’ils jugent arbitraire, tandis que pour d’autres observateurs, il illustre les lenteurs d’un système judiciaire militaire souvent opaque.


