Depuis quelques jours, le ton monte entre l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et le gouvernement togolais autour de l’interprétation du décret du 8 octobre 2025, utilisé pour la nomination des ministres.
Ce qui semblait un simple débat juridique s’est transformé en bras de fer politique autour de la légitimité du nouveau gouvernement.
Un texte jugé “incomplet” par l’ANC
Pour Jean-Pierre Fabre et son parti, la nouvelle Constitution n’indique pas clairement qui détient le pouvoir de nommer les membres du gouvernement.
L’ANC y voit un “vide juridique”, rendant selon elle le décret signé par le président du Conseil illégal.
Conséquence, soutient l’opposition : les actes du gouvernement actuel pourraient être frappés d’irrégularité.
Le parti exige donc l’annulation du décret et l’ouverture d’un débat national sur la clarification du fonctionnement des institutions.
“Impossible de bâtir une République solide sur des fondations floues”, martèle un cadre de l’ANC.
Le gouvernement balaie les critiques
Du côté du pouvoir, la réplique est ferme.
Selon un haut responsable gouvernemental, l’article 50 de la Constitution est clair : le président du Conseil est le chef du gouvernement, et détient donc tous les pouvoirs nécessaires pour choisir ses ministres.
“Parler de vide juridique n’a aucun sens. L’ANC cherche à semer le doute plus qu’à résoudre un problème réel”, estime-t-il.
Les proches du pouvoir rappellent par ailleurs que l’ANC a participé aux dernières élections législatives organisées sous cette même Constitution.
Pour eux, critiquer aujourd’hui un texte validé par tous relève d’un calcul politique.
Un débat qui révèle une tension institutionnelle
Au-delà du différend juridique, cette polémique illustre les tensions persistantes entre opposition et exécutif depuis la mise en place de la Ve République parlementaire.
Pour beaucoup d’observateurs, le flou constitutionnel autour de certaines dispositions pourrait encore alimenter des crispations politiques dans les mois à venir.











