L’ancien président français Nicolas Sarkozy a comparu ce lundi 10 novembre devant la cour d’appel de Paris pour demander sa remise en liberté provisoire, moins de trois semaines après son incarcération à la prison de la Santé. Il état condamné à une peine de cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Durant l’audience, Nicolas Sarkozy, 70 ans, a témoigné à distance, via visioconférence, visiblement marqué par ses trois semaines de détention.
« La prison, c’est dur, très dur, certainement pour tout détenu. Je dirais même que c’est éreintant », a-t-il déclaré, avant de saluer « le professionnalisme du personnel pénitentiaire » qui, selon lui, a rendu ce « cauchemar supportable ».
Une demande de libération sous surveillance
Ironie du sort, les procureurs eux-mêmes ont demandé sa libération, mais sous contrôle judiciaire strict.
Le procureur Damien Brunet a estimé que « les risques de collusion et de pressions sur les témoins justifient une libération sous supervision », tout en reconnaissant que le maintien en détention devait rester exceptionnel.
Sarkozy a donc été libéré dès les prochaines heures, sous condition du port d’un bracelet électronique, d’un dépôt de garantie et d’obligations de pointage régulier.
Une première historique en France
L’ancien chef de l’État, au pouvoir entre 2007 et 2012, est devenu le premier président français de la Ve République à être incarcéré.
Son incarcération immédiate, le 21 octobre dernier, a suscité un vif débat au sein de la classe politique, certains dénonçant une « détention humiliante » pour un ancien chef d’État.
Le jugement initial, prononcé le 25 septembre, évoquait la « gravité exceptionnelle » des faits reprochés à Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir sollicité des financements occultes auprès du régime libyen de Mouammar Kadhafi.
L’ancien président nie catégoriquement les accusations et se dit victime d’un « complot politique ».
Un parcours judiciaire toujours chargé
Même s’il espère désormais retrouver la liberté, Nicolas Sarkozy reste englué dans plusieurs affaires judiciaires.
Il fait toujours l’objet d’une enquête pour subornation de témoins dans ce même dossier libyen, et attend également la décision définitive de la Cour de cassation dans l’affaire dite “Bygmalion”, liée au financement illégal de sa campagne de 2012.
En 2023, la justice avait déjà confirmé sa condamnation pour corruption et trafic d’influence dans une autre affaire, assortie d’une peine d’un an de détention à domicile sous surveillance électronique.
Si la cour accède à sa demande, Nicolas Sarkozy pourrait quitter la prison de la Santé dès ce soir.


