Le Burkina Faso fait un virage radical dans sa politique pénale. Sept ans après son abolition, la peine de mort a été rétablie. Le Conseil des ministres, réuni le 4 décembre 2025, a adopté un projet de loi portant nouveau code pénal prévoyant la réintroduction de la peine capitale pour plusieurs crimes jugés particulièrement graves.
Selon le communiqué officiel de la présidence, le ministre de la Justice et des Droits humains, Edasso Rodrigue Bayala, a expliqué que cette réforme vise à « répondre aux aspirations profondes du peuple » et à « renforcer la justice dans un contexte sécuritaire tendu ».
Le texte rétablit la peine de mort pour des infractions telles que la haute trahison, les actes de terrorisme et les activités d’espionnage. Cette mesure marque une rupture avec la tendance abolitionniste adoptée par le Burkina Faso depuis 2018, alors que la dernière exécution enregistrée dans le pays remonte à 1988.
Outre la peine capitale, le nouveau code pénal introduit d’autres dispositions plus sévères. Les personnes reconnues coupables de détournements de fonds publics d’un montant égal ou supérieur à cinq milliards de francs CFA s’exposent désormais à la prison à vie. Quant à la promotion de pratiques homosexuelles, elle sera punie de travaux d’intérêt général.
Le projet de loi doit encore être soumis à l’Assemblée législative de transition pour adoption définitive. Ce vote s’annonce décisif, tant sur le plan juridique que moral, dans un contexte où le pays continue de faire face à des défis sécuritaires majeurs liés au terrorisme.











