L’affaire du putsch manqué contre le régime de Patrice Talon continue de provoquer des secousses au Bénin.
Quatorze militaires ont été placés en détention provisoire la semaine dernière, après leur présentation au procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Cette juridiction, devenue incontournable dans les dossiers touchant à la sûreté de l’État, mène désormais le cœur de l’enquête.
Des militaires directement impliqués dans l’attaque présidentielle
Selon plusieurs sources médiatiques locales, neuf des soldats interpellés seraient impliqués dans l’assaut contre la résidence du président — l’épisode le plus spectaculaire de la tentative de coup d’État menée par l’ex-officier Pascal Tigri.
Les autorités restent discrètes sur le rôle exact de chaque suspect, évoquant la nécessité de préserver le secret de l’instruction.
Avec ces nouvelles arrestations, le nombre total de détenus dans ce dossier approche la quarantaine. Parmi eux, des figures politiques de premier plan, comme Soumaïla Sounon Boké, député du parti d’opposition Les Démocrates, et Candide Azannaï, ancien ministre et président du parti Restaurer l’Espoir.
La CRIET sous le feu des projecteurs
Le pouvoir assure vouloir “faire toute la lumière” sur une tentative qualifiée de “grave menace contre l’ordre constitutionnel”.
Mais du côté de l’opposition, le ton est plus critique : plusieurs responsables politiques dénoncent une instrumentalisation judiciaire et une chasse aux opposants sous couvert de sécurité nationale.
La CRIET, créée pour lutter contre la criminalité économique et le terrorisme, se retrouve une fois encore au centre de la polémique.
Ses détracteurs pointent un manque de garanties procédurales et une justice jugée expéditive, surtout dans les dossiers politiques sensibles.
Un climat politique sous tension
Alors que les investigations se poursuivent, cette affaire expose les fractures persistantes du paysage politique béninois.
Entre l’exigence de stabilité sécuritaire et la défense de l’État de droit, le traitement du putsch manqué risque de peser lourdement sur le climat préélectoral de 2026.











