Ambiance lourde et silence pesant au siège du parti Les Démocrates à Lomé, ce vendredi 24 octobre 2025. Assises à même le sol, le visage couvert de charbon, vêtues de noir et enveloppées de sacs plastiques, les femmes de la formation politique de Nicodème Habia ont entamé une grève de la faim pour exiger la libération des détenus politiques au Togo.
Elles disent ne plus pouvoir supporter “la terreur devenue mode de gouvernance”. Leur message est sans détour : justice pour les victimes des répressions et libération immédiate de tous les prisonniers politiques.
« Le mois d’octobre est pour nous celui des prisonniers et des martyrs. Nous entamons cette grève de la faim pour exiger la libération de Mme Marguerite Gnakadé, Grâce Bikoni, Leïla, Dora Dougbedji et de tous les autres détenus politiques », confie une militante, la voix brisée par la fatigue.
Les pancartes qu’elles brandissent portent les noms de femmes arrêtées. Dans cette atmosphère de deuil et de résistance, chaque regard traduit la douleur et la foi en une cause qu’elles qualifient de “devoir moral et patriotique”.
Elles demandent également justice pour les commerçantes sinistrées lors des incendies des marchés du pays et appellent la diaspora togolaise à se mobiliser.
Depuis plusieurs mois, les arrestations de jeunes activistes se multiplient au Togo. Des organisations nationales et internationales de défense des droits humains dénoncent une dérive autoritaire et une fermeture croissante de l’espace civique. Même la Conférence des évêques du Togo (CET) a récemment alerté sur un climat de “peur, d’intimidation et de violence”.
À Lomé, ces femmes en noir ont choisi le silence et la faim comme ultime moyen d’expression. Un cri muet, mais lourd de sens, face à un pouvoir qu’elles accusent d’étouffer toute voix dissidente.
La vidéo de leur action :
Avec IciLomé


