L’Arabie saoudite a battu son propre record du nombre d’exécutions en une seule année. Selon les annonces officielles compilées par des ONG de défense des droits humains, 340 personnes ont été exécutées en 2025, contre 338 en 2024.
D’après un communiqué du ministère de l’Intérieur relayé par l’agence de presse officielle SPA, trois nouvelles exécutions ont eu lieu lundi dans la région de La Mecque pour des condamnations liées à des meurtres.
Mais la majorité des exécutions — 232 au total — concernent des infractions liées à la drogue, dans le cadre de la « guerre contre les stupéfiants » lancée en 2023 par le royaume.
Les analystes estiment que ce durcissement correspond à l’application différée de condamnations prononcées après des arrestations massives en 2023 et 2024.
L’Arabie saoudite avait pourtant suspendu la peine capitale pour les affaires de drogue entre 2019 et 2022, avant de la rétablir fin 2022.
Selon l’ONU, le pays est devenu l’un des plus importants marchés du captagon, un stimulant illégal autrefois produit massivement en Syrie. Depuis, les autorités ont multiplié les saisies de millions de comprimés et arrêté des dizaines de trafiquants, souvent étrangers.
Les organisations comme Amnesty International et Reprieve dénoncent une politique jugée « contraire au droit international », rappelant que la peine de mort ne devrait s’appliquer qu’en cas d’homicide intentionnel.
« Ce ne sont pas des criminels violents. La plupart sont des ressortissants étrangers », a souligné Harriet McCulloch, de Reprieve.
Cette recrudescence des exécutions intervient alors que le royaume cherche à soigner son image à l’international dans le cadre du programme Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane, axé sur le tourisme, le sport et la modernisation économique.











