Dans une lettre poignante adressée au président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, un détenu de la prison civile de Lomé, Missodé Koffi René, a lancé un appel à la compassion et à la justice. Il parle au nom de 49 jeunes incarcérés entre juin et octobre 2025, pour la plupart arrêtés à la suite de manifestations dans le pays.
Selon lui, ces jeunes, dont certains sont en détention depuis plus de cinq mois sans jugement, vivent dans des conditions inhumaines au sein d’un établissement prévu pour moins de 1 000 détenus, mais qui en abrite aujourd’hui plus de 4 000.
« Nous ne venons pas vers vous comme de simples détenus, mais comme la voix d’une jeunesse togolaise en détresse », écrit-il.
Missodé Koffi René implore le chef de l’État d’accorder une liberté provisoire ou une grâce présidentielle pour « soulager les familles, sauver des vies et redonner espoir à une jeunesse brisée ».
L’auteur de la lettre, qui dit avoir été arrêté le 27 juin et placé sous mandat de dépôt le 9 juillet, décrit un climat de souffrance morale et sanitaire derrière les murs de la prison. Il évoque également la détresse des familles, « des mères en larmes, des épouses épuisées, et des enfants qui attendent désespérément le retour de leur père ».
Pour lui, une mesure de clémence serait un geste fort d’apaisement et de réconciliation nationale, mais aussi une manière de désengorger la prison civile de Lomé.
« Une grâce présidentielle serait un message d’amour, de paix et de confiance envers cette jeunesse qui ne demande qu’à participer positivement à l’édification du pays », souligne-t-il.
La lettre, datée du 30 octobre 2025, est signée au nom de plusieurs détenus dont les identités sont listées, parmi lesquels Folly Satchivi, Amegadje Kossivi, Amagbegno Kodjo ou encore Toko Kofi.
Le texte se conclut par un appel solennel :
« Accordez-nous cette liberté provisoire — ou une grâce présidentielle — avant le 5 novembre 2025, afin de soulager les familles, sauver des vies et redonner à la jeunesse togolaise la foi en un avenir de paix et de dignité. »


