Les autorités béninoises ont émis ce vendredi un mandat d’arrêt international contre l’influenceur panafricaniste Kemi Seba, accusé d’avoir soutenu la tentative de coup d’État du 7 décembre dernier.
Le militant, connu pour ses positions radicales anti-occidentales, aurait salué dans une vidéo « le jour de la libération » du Bénin, au moment même où des militaires mutins annonçaient avoir renversé le président Patrice Talon.
Selon une source judiciaire, Kemi Seba est poursuivi pour “apologie de crimes contre la sûreté de l’État et incitation à la rébellion”. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a confirmé que le mandat a été diffusé à l’international.
Vendredi soir, sa localisation restait inconnue.
Le putsch, rapidement déjoué par l’armée béninoise avec le soutien du Nigeria, a conduit à plusieurs arrestations, tandis que le chef des mutins, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, est toujours en fuite.
Reponse de Kemi Seba
Dans une vidéo diffusée peu après l’émission du mandat d’arrêt international à son encontre, Kemi Seba a vivement réagi, rejetant les accusations portées contre lui comme étant politiquement motivées plutôt que purement judiciaires. Selon l’influenceur panafricaniste, son soutien à la tentative de renversement du président Patrice Talon ne serait pas un appel à la violence, mais plutôt l’expression d’un désarroi face à ce qu’il considère comme une crise politique profonde au Bénin. Dans son intervention,
La video de son intervention complete ci dessous
Âgé de 44 ans, Kemi Seba, né Stellio Gilles Robert Capo Chichi, dirige l’ONG Urgences panafricanistes. Déchu de la nationalité française en 2024, il s’est rapproché des régimes militaires du Sahel et bénéficie d’un passeport diplomatique nigérien.
Il compte aujourd’hui plus de 1,5 million d’abonnés sur les réseaux sociaux, d’où il diffuse ses messages nationalistes et souverainistes.
L’activiste a déjà été inquiété par la justice française pour des soupçons de liens avec le groupe paramilitaire russe Wagner. En Afrique, il a été expulsé de plusieurs pays — Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée — après des manifestations jugées subversives.
Dans la foulée, un ancien ministre de la Défense, Candide Azannaï, a également été arrêté à Cotonou. Ce dernier, bien qu’ayant condamné la tentative de putsch, avait accusé le pouvoir de vouloir « instrumentaliser » l’événement pour renforcer son emprise politique.
Alors que Patrice Talon s’apprête à quitter le pouvoir en avril 2026, la tension politique reste forte à Cotonou, où les opposants dénoncent un climat d’étouffement des libertés à l’approche de la présidentielle.











