Au Ghana, le climat reste tendu pour la communauté queer alors que plane toujours l’ombre du projet de loi “anti-LGBT”, officiellement baptisé Proposition de loi sur les droits sexuels humains et les valeurs familiales. Le texte, adopté au Parlement début 2024 mais jamais promulgué, prévoit de trois à dix ans de prison pour toute personne s’identifiant comme LGBT ou soutenant la cause.
En octobre dernier, la proposition a failli faire son retour à l’ordre du jour du Parlement avant d’être soudainement retirée, plongeant la communauté dans une incertitude totale. En attendant, de nombreux Ghanéens queer disent vivre dans la peur et le repli, victimes d’un climat social de plus en plus hostile.
Michael (nom d’emprunt), un jeune entrepreneur d’Accra de 25 ans, confie :
« En tant qu’homosexuel, j’ai peur. Les gens pensent qu’ils peuvent tout se permettre. Même aller à la police n’a plus de sens. On rit de toi, on ne te protège pas. »
Selon l’ONG Rightify Ghana, plus de 300 cas de discriminations et d’agressions ont été recensés en 2024, un chiffre en hausse constante. L’organisation estime que le débat autour de cette loi sert avant tout d’outil politique à l’approche des élections, aucun parti ne semblant vouloir réellement en assumer la responsabilité.
Le président John Dramani Mahama a récemment déclaré que si le texte était adopté, il le signerait. Une annonce qui a accentué l’inquiétude de la communauté.
« Si cette loi passe, je quitterai le Ghana », affirme Michael, décidé à partir pour vivre librement ailleurs.











