Le Santiago Bernabéu a encore tremblé. Et cette fois, c’est Manchester City qui est venu faire vaciller le Real Madrid, capable de mener mais finalement renversé 2–1 lors d’une soirée où Xabi Alonso a vu son avenir se fissurer un peu plus. Sans Kylian Mbappé, laissé sur le banc, la Maison-Blanche a concédé une deuxième défaite en trois jours, un coup dur qui place son entraîneur au bord du précipice.
Pour Xabi Alonso, ce rendez-vous n’avait rien d’un simple match de poules. C’était une finale déguisée, un combat face à son mentor Pep Guardiola, qui l’a dominé tactiquement du début à la fin. Après seulement sept mois sur le banc madrilène, le technicien basque voit son projet menacé par cette spirale négative où deux revers suffisent à fragiliser une carrière.
Pourtant, son équipe a montré un tout autre visage que celui, catastrophique, affiché contre le Celta Vigo quelques jours plus tôt. Les joueurs ont mis l’intensité attendue, au point de tenir le public en haleine. Une attitude qui pourrait offrir à Alonso un infime répit dimanche face à Alavés, en attendant que la direction trouve — ou non — un successeur à sa hauteur.
Le Real, porté par un désir d’oublier l’humiliation précédente, a démarré pied au plancher. Dès les premières minutes, Vinicius Júnior met le feu dans la surface et croit obtenir un penalty. L’arbitre n’accorde qu’un coup franc, vite suivi d’une frappe de Valverde que City détourne. Mais l’équipe madrilène rappelle qu’elle peut traverser le terrain en quelques passes, même sans Mbappé, et frapper en transition à tout moment.
Vinicius, intenable mais imprécis, manque par deux fois l’ouverture du score face à Donnarumma. Finalement, c’est Rodrygo qui libère les siens en concluant parfaitement une contre-attaque lancée par Jude Bellingham. Le Real met ainsi fin à une disette historique de 32 matchs sans but.
La joie sera de courte durée. City égalise rapidement grâce à Nico O’Reilly, laissé seul à la retombée d’un corner tiré par Cherki. Et juste avant la pause, Haaland, invisible mais toujours létal, obtient un penalty après un contact avec Rüdiger qu’il transforme sans trembler. Sa statistique est déconcertante : cinq buts en six matchs de Ligue des champions cette saison, vingt et un en vingt et une rencontres toutes compétitions confondues.
Au retour des vestiaires, Bellingham a l’occasion d’égaliser mais manque une balle piquée qui semblait pourtant imparable. La suite est une longue survie madrilène face aux accélérations de Doku et Cherki. Privée de six défenseurs, la ligne arrière souffre mais Courtois maintient l’espoir avec plusieurs arrêts décisifs.
En fin de match, Xabi Alonso lance toutes ses armes. Vinicius continue de provoquer sans parvenir à conclure. Endrick, lui, touche la barre et fait frissonner tout le stade. Mais rien n’y fait : City repart avec la victoire, et le Real laisse derrière lui un Bernabéu déçu, inquiet, et surtout convaincu que le destin de son entraîneur pourrait déjà être scellé.











