Plus de 865 jours après le coup d’État militaire du 26 juillet 2023, l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum et son épouse Hadiza demeurent détenus à leur résidence de Niamey. Leurs enfants ont publié, mercredi 26 novembre, une tribune dans Jeune Afrique pour dénoncer cette détention prolongée et appeler à une mobilisation nationale et internationale en faveur de leur libération.
Dans ce texte signé par Lucas, Zazia, Hinda, Haoua et Salem Bazoum, la famille accuse les autorités issues du putsch dirigé par le général Abdourahamane Tiani de refuser délibérément de présenter leur père devant la justice, estimant qu’aucune preuve ne vient étayer les accusations de « haute trahison » et de « complot contre la sécurité de l’État » portées contre lui.
Des accusations sans fondement selon la famille Bazoum
La junte du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) reproche à Mohamed Bazoum d’avoir sollicité une intervention militaire de la France et des États-Unis lors du coup d’État, et d’avoir publié un message appelant les Américains à « bombarder » la présidence.
Les enfants de l’ex-président rappellent toutefois qu’aucun enregistrement n’a jamais été rendu public, et que le seul message connu, diffusé sur son compte officiel, appelait au contraire les Nigériens à défendre les acquis démocratiques.
28 mois sans visite ni lumière du jour
Les proches du couple affirment que Mohamed et Hadiza Bazoum n’ont bénéficié d’aucune visite familiale ni d’accès à la lumière du jour depuis 28 mois. Ils saluent la détermination de leur mère, qui a choisi de rester auprès de son époux malgré les conditions de détention.
Les enfants s’indignent également du silence de l’ancien président Mahamadou Issoufou, mentor politique de Mohamed Bazoum, qu’ils accusent d’indifférence, voire de complaisance, à l’égard du régime actuel.
Enfin, ils appellent le peuple nigérien à ne pas rester « indifférent à cette blessure faite à la nation » et demandent à la communauté internationale d’agir pour mettre fin au calvaire de leurs parents.











