L’onde de choc du coup d’État manqué du 7 décembre au Bénin continue de se propager en Afrique de l’Ouest.
Alors que Cotonou traque encore les instigateurs du putsch, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, présenté comme le principal cerveau de la tentative, serait désormais introuvable sur le territoire béninois.
Selon une enquête publiée le 10 décembre par Jeune Afrique, l’officier aurait trouvé refuge au Togo, plus précisément à Lomé 2, un quartier stratégique et ultra-sécurisé de la capitale togolaise.
Une révélation qui fait grand bruit et qui pourrait avoir des répercussions diplomatiques entre les deux pays voisins.
Pour rappel, Pascal Tigri était apparu à la télévision nationale béninoise lors du putsch, annonçant la chute du président Patrice Talon et la création d’un “Comité pour la refondation militaire”.
Mais dès la mi-journée, l’opération a tourné court : la Garde républicaine est restée fidèle au pouvoir, et l’armée nigériane est intervenue, à la demande de Cotonou, pour neutraliser les mutins.
Depuis, Tigri a disparu des radars.
D’après des sources sécuritaires, il aurait franchi la frontière togolaise dans la foulée de l’échec du putsch.
En réponse, le gouvernement béninois prépare une demande d’extradition via Interpol, tandis que Lomé garde le silence, se disant “non informé” de la présence de l’officier sur son sol.
Ancien cadre de la sécurité béninoise, Tigri a été déployé au Mali avec la Minusma et a dirigé le 3ᵉ groupement interarmes avant de quitter son poste fin 2024.
Son profil d’officier expérimenté, formé à la lutte antiterroriste, renforce le mystère autour de sa fuite.
Si la présence du militaire au Togo se confirme, Lomé devra trancher : livrer un fugitif au nom de la coopération régionale, ou protéger un voisin, au risque d’ouvrir une crise diplomatique avec Cotonou.











